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La semaine dernière, au calme, j'ai visité le site principal de la première biennale d'art contemporain de Rennes, Les Ateliers de Rennes, le Couvent des Jacobins.
J'ai choisi de décliner en plusieurs articles cette visite, voici le premier épisode.

Cette biennale portée par Art Norac et son patron, M. Caron, est une heureuse initiative pour mettre en avant le dynamisme de l'art contemporain à Rennes. En tant que ex-conseiller municipal de Rennes délégué aux Arts Plastiques, j'ai suivi de prêt ce projet que la ville de Rennes a accompagné volontiers.
Il s'agissait de mettre en valeur l'art contemporain à Rennes en mobilisant ses lieux d'exposition, du plus petit au plus gros, de valoriser l'ensemble des filières de formation dans ce domaine à Rennes, de développer un marché de l'art à Rennes et d'aider les artistes de Rennes et de la Bretagne à mieux faire connaître leur travail au niveau national et international.
Un autre objectif est venu au fur et à mesure. Celui de révéler aux rennais et aux habitants de notre région, l'intérêt patrimonial du Couvent des Jacobins de la Pace Sainte Anne.
Peut-on dire que tous ces objectifs ont été atteints ? Je ne pense pas.
Le choix de la thématique, l'art et l'entreprise, est audacieux même si suspect. Dans les pièces exposées au Couvent, l'artiste décline son propre univers ou son travail habituel dans un environnement nouveau certes mais sans se remettre en cause ni remettre en cause les rapports parfois d'aliénation qui existent dans ce monde industriel. Motti ridiculise l'engagement en aspirant la substance révolutionnaire pour la détourner à son profit. Quand à l'installation vidéo de Claudia Triozzi, elle me parait bizarre et à la limite de l'insulte. La Dartymobile de Pascal Rivet n'apporte rien au-delà de la prouesse technique. Le fait de la brûler peut-être, brûler toutes ces voitures Darty qui pollulent le paysage comme ces hypers dans les zones commerciales. Un grand feu. Heureusement qu'il est breton. Un des rares de cette biennale. Où sont les Yann Lestrat, les Laurent Duthion, les Lemée, les Sicat, les Sämson et j'en passe qui sont des artistes talentueux mais méconnus et pourtant rennais.
Même si le but n'est pas de rassembler ces artistes dans une même biennale. Il est dommage qu'ils ne soient pas associés pour certains d'entre eux à ces expositions.
Car des rapports entre l'art et l'entreprise, on oublie beaucoup de chose : l'aliénation, la surconsommation et sa crèpe fourrée expérimentale (excellente au demeurant !), la dé-territorialisation (délocalisations, mobilité, flux...), la pauvreté et la flexibilité. L'art s'y intéresse sans doute mais ne nous permet pas de nous révolter. Elle triture le problème sans jamais chercher à le résoudre.
Il n'empêche et je ne reviendrai pas sur chacune des oeuvres, l'effet est positif. Certaines pièces sont très intéressantes. Et l'ensemble mérite vraiement le détour, on y reviendra.



Légendes des photos DR : Motti (le gars sur ses balots), Triozzi (avec son bonnet sur la tête), Rivet c'est Darty et les slogans (très bons dan l'ensemble) sont de Jean-Louis Chapuis et Gilles Touyard.
Tag(s) : #Couvent des Jacobins
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