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Le prochain congrès (et premier du genre) d'Europe écologie Les verts aura lieu le 29 mai (assemblées générales décentralisées) puis le 4 et 5 juin à La Rochelle. Plusieurs motions d'orientation seront proposées au vote (3 ou 4). En ce qui me concerne, j'ai décidé de soutenir la Motion ENVIE : l'Ecologie que Nous Voulons, Inventons-la Ensemble !

 

L’Ecologie que nous voulons, inventons-la ensemble !


Nous voulons ! inventer un monde du bien-vivre humain, du bonheur d’être et non d’avoir. Nous devons être capables de dessiner les contours d’une société désirable et solidaire, de sobriété heureuse, fondée sur le principe de responsabilité vis-à-vis des générations futures. Nous défendons des utopies collectives et libertaires car nous sommes réalistes sur la stratégie et pragmatiques sur les moyens du changement.

La convergence des crises énergétique, climatique, alimentaire, financière, sociale, démocratique et éthique est inédite. Si la prise de conscience de l’indispensable mutation du modèle économique est réelle, les responsables refusent d’engager les réformes nécessaires.


Nous voulons ! une écologie de rupture, de transformation et de transition, ancrée dans les territoires, émancipatrice, créatrice de nouvelles valeurs, une écologie d’alternatives. Héritier-e-s des valeurs de gauche, nous ne voulons pas d’une écologie d’alternance soluble dans le social-libéralisme, ni d’une écologie marketing électoraliste. C’est à ces conditions que le projet écologiste sera entendu, souhaité et partagé.


Nous voulons ! lutter contre la prédation des ressources

La croissance ne répond par essence à aucune logique de progrès humain. Comme l’échec des sommets internationaux sur le climat, Fukushima souligne la nature mortifère de nos choix énergétiques. L’épuisement des ressources et la perte de la biodiversité, les dégâts causés par le nucléaire et les gaz à effet de serre, les pollutions de l’industrie et l’agriculture intensive montrent l’impossibilité de poursuivre le modèle productiviste.


La société de surconsommation est arrivée à bout de souffle. Parce qu’elle est socialement destructrice, environnementalement intenable et sans perspectives collectives, parce qu’elle repose sur la prédation des ressources naturelles, l’exploitation des humains, l’altération de leurs conditions de vie, de travail et de leurs libertés.

 

Dans le même temps, l’appropriation privée des biens communs mondiaux (ressources minières et agricoles, eau, air, biodiversité, ressources énergétiques, services publics) prive l’humanité de ses leviers de changement.

 

Nous voulons ! l’abandon de l’absurde aéroport de Notre-Dame des Landes, de l’exploitation des gaz de schiste, du projet de construction d’autopont sur la Loire pour les camions, et la protection des nappes phréatiques d’Alsace menacées par les déchets de Stocamine…

 

Nous voulons ! une Europe fédérale des régions qui traduise en politiques communes les préoccupations sociales et environnementales des citoyen-ne-s qui protège des effets pervers de la mondialisation et du capitalisme.

 

Nous voulons ! un équilibre international permettant de nous prémunir des régimes liberticides, garantissant la diversité et le respect des cultures, et pour toutes et tous une égale qualité de vie, un accès universel à l’eau, à une saine alimentation, à l’éducation et aux savoirs, à la santé.

 

Le démantèlement progressif des conquêtes sociales historiques et les coups portés à la protection sociale plongent des pans entiers de la société dans la précarisation et l’abandon. Les populistes de droite se nourrissent de la hausse du chômage et de la pauvreté, de l’aggravation de la précarité et de la dégradation des conditions de travail. Partout en Europe l’angoisse du déclassement alimente la peur de l’autre et les séparatismes sociaux.

 

Et pourtant, les évolutions en Amérique latine, l’espoir né à Cochabamba, certaines politiques sociales conduites dans les démocraties nordiques, avec leurs limites, rappellent que le cours de l’histoire n’est jamais figé et que les progrès sont toujours possibles. Aujourd’hui, en Afrique du Nord et au Proche-Orient, des peuples se soulèvent contre des régimes autoritaires et corrompus, se réapproprient leur destin et aspirent à des institutions démocratiques. En France, les mouvements sociaux de ces dernières années et les luttes de cet automne, regroupant la jeunesse, les salarié-es et les retraité-es, ont exprimé clairement la volonté partagée de justice sociale ici et maintenant. La montée de l’abstention et les résultats du FN révèlent un profond désarroi et, bien au-delà du rejet de la politique de Sarkozy, le besoin d’un autre projet de société.

 

Pour répondre à cette situation, l’écologie politique est l’alternative au productivisme et à la « croissance verte ». Nous soutenons les multiples expériences coopératives : économie sociale et solidaire, associations et regroupements citoyens, modes de vie alternatifs… Notre écologie est populaire, non productiviste, anticapitaliste, favorable à une décroissance sélective. Elle s’inscrit dans le soutien aux luttes d’émancipation du Nord comme du Sud. Elle rétablit l’intérêt général comme boussole, le progrès humain comme objectif.

L’écologie, lien entre les urgences climatique, environnementale, sociale et économique, est de plus en plus audible dans la société. Le temps du changement de cap pour l’humanité, de la métamorphose politique, des solutions, a commencé : l’écologie est un projet de société cohérent, responsable, solidaire.

 

Nous voulons ! un mouvement démocratique et éthique

Les écologistes doivent incarner une nouvelle façon de faire de la politique. Nos élu-es doivent assumer la totalité de leur mandat, co-construire avec les citoyens un nouveau projet démocratique.

 

Nous voulons ! appliquer les valeurs du féminisme et de la non-violence, en étant rigoureux du point de vue éthique.

 

Alors que la création d’EELV a pu susciter un espoir, le fonctionnement démocratique interne cède la place aux jeux d’appareil. Nous refusons la tentation oligarchique, la cooptation et la starisation. L’opacité dans la prise de décision, les violations des décisions collectives et des règles internes ont été trop souvent de mise. Les militant-es ont eu le sentiment, par des décisions méprisant leurs votes, d’être dépossédés du choix de leurs candidat-es aux élections. Le Bureau Exécutif ne peut dire le droit et passer outre les décisions du Conseil statutaire.

 

À cet effet, nous rappelons notre attachement :

  • à la parité de résultat entre les femmes et les hommes
  • au fédéralisme, au régionalisme dans le fonctionnement d’EELV et au principe de subsidiarité
  • à la séparation des pouvoirs en interne d’EELV :
    • Exécutif et délibératif
    • Non cumul des fonctions de parlementaire et de représentation nationale interne, et d’un même niveau de décision interne et externe
    • Exécutif et judiciaire, indépendance absolue et strict respect des décisions du Conseil statutaire
  • au rôle du Conseil fédéral et de son bureau dans l’animation du parti
  • au non-cumul des mandats dans l’espace et dans le temps et à la fin de la cooptation
  • à la juste représentation de la société dans sa diversité sociale, culturelle, générationnelle
  • à la représentation proportionnelle des sensibilités, au respect du vote des militants et à une meilleure information en amont sur la vie du mouvement.

« Sois le changement que tu veux voir dans le monde », disait Gandhi. Appliquons nous l’éthique que nous prônons pour la société tout entière.

 

Nous voulons ! construire un réseau coopératif, avenir du mouvement politique

Notre mouvement politique original repose nécessairement sur l’adhésion intellectuelle des citoyen-nes, leur participation concrète à l’élaboration du projet et leur soutien politique. Nous voulons ! une réelle prise en compte du réseau coopératif, qui ne remet pas en cause le rôle spécifique du parti et implique les membres du réseau dans la réflexion et la stratégie. Nous récusons les propositions qui les ignorent comme celles qui les instrumentalisent.

 

Les commissions nationales et la Fondation s’appuieront sur le travail de l’Agora. Cette instance d’échange entre réseau et parti permettra ainsi de consolider le rassemblement des écologistes non productivistes. Nous défendons un mouvement s’appuyant sur trois piliers : l’action du parti politique, la mise en mouvement des réseaux coopératifs, la création d’un pilier « partis associés » qui permettra l’élargissement du rassemblement des écologistes et des régionalistes.

 

Nous voulons ! gagner les batailles démocratiques et électorales à venir

Après dix ans de « réformes » destructrices, nous ne nous satisferons pas d’une alternance gestionnaire sans perspectives et sans réponse réelle aux urgences. Bien que critique sur l’élection présidentielle, EELV doit présenter un-e candidat-e qui incarne l’écologie politique. Notre candidat-e doit représenter le paradigme écologique, dans une société du droit, de l’altermondialisme, de la justice sociale et environnementale, en rupture claire avec le sarkozysme et le libéralisme économique. Nous voulons ! un processus de désignation démocratique aux règles claires et transparentes.

 

Pour les législatives, nous favoriserons le rassemblement de toutes les forces partageant les principales propositions des écologistes, sans tête à tête avec quiconque ni exclusive. La constitution d’un groupe parlementaire n’est pas une fin en soi, et doit avoir une cohérence politique et éthique.

 

C’est pourquoi l’accord de gouvernement que nous souhaitons ne peut reposer que sur l’autonomie contractuelle. Cet accord doit concilier la mise en place de mesures d’urgence et de réformes structurelles permettant de transformer notre modèle de société :

  • Sortie programmée du nucléaire civil et militaire pour l’horizon 2030 (fermeture immédiate de Fessenheim et arrêt des chantiers EPR et ITER)
  • Instauration d’une VIe République parlementaire fondée sur des scrutins proportionnels, avec réél statut de l’élu-e
  • Nouvelle réforme territoriale régionaliste, abrogation des lois sécuritaires (dont LOPPSI), renforcement des libertés individuelles
  • Rétablissement des moyens de fonctionnement de l’État par la remise en cause de la RGPP
  • Égalité des droits sociaux et civiques pour toutes celles et ceux qui habitent en France
  • Régularisation des sans-papiers et refonte du code des étrangers. Mise de la lutte contre les discriminations au cœur des politiques publiques
  • Accès pour toutes et tous aux droits fondamentaux : logement, santé, alimentation, éducation, énergie, culture, déplacements à travers le rétablissement et le renforcement de grands services publics coopératifs
  • Un million de logements écologiques, décents et économes, un plan de maîtrise des loyers et des charges
  • Réduction du temps de travail à 32 heures sans baisse des bas revenus, démocratisation de l’entreprise, abrogation de la loi Woerth sur les retraites, instauration d’un revenu universel et d’un revenu maximal, fin des inégalités salariales entre femmes et hommes
  • Création d’un service public gratuit et universel de la petite enfance
  • Transformation écologique et décarbonation de la société, de l’agriculture, de l’économie, interdiction des OGM et soutien à l’agriculture biologique
  • Mise en place d’une fiscalité écologique et sociale
  • Création de pôles publics coopératifs financiers ; contrôle des flux financiers du secteur bancaire
  • Construction d’une citoyenneté active à travers une grande réforme de l’éducation et de la formation.

Si de tels accords, programmatique et électoral, n’étaient pas obtenus, la possibilité d’une participation critique à une majorité parlementaire sans présence au gouvernement devrait être envisagée devant les militant-es. Notre collaboration sera réévaluée chaque année par une Conférence nationale avec les syndicats, les associations, les mouvements sociaux et notre mouvement.

 

Les choix que nous ferons, en tant que parti politique désireux de répondre à la crise globale, devront concilier une forte exigence programmatique à l’égard de nos partenaires potentiels et le refus d’un fonctionnement interne oligarchique, coupé des militant-es. La période qui s’ouvre est déterminante.

 

Éthiques, autonomes, radicaux, féministes, démocrates, pragmatiques, nous voulons ! au sein d’EELV, un autre pôle audacieux, pérenne et innovant, un nouveau souffle pour l’écologie politique !

 

Retrouvez les signataires sur le site internet de la motion : http://envie-eelv.org/

 

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